[Test] [PS4] Shadow Of The Colossus
Nous sommes habitué aux remasterisations de classiques du jeu vidéo depuis quelques temps maintenant. Shadow Of The Colossus a eu droit à une troisième jeunesse avec une version PS4, optimisée pour PS4 Pro, qui fait suite à une version PS3 et une première plutôt ambitieuse sur PS2. Voici ce que j’en ai pensé.
Merci à PlayStation France pour l’envoi du Press Kit pour la réalisation de ce test. Je précise que je n’ai jamais joué aux versions précédentes du jeu.
Crédits
- Plateforme : PS4 (support du test)
- Date de sortie : 07/02/2018
- Développeur : Sony
- Editeur : Sony
- Type de jeu : action aventure
- Nb de joueurs : 1
- Online : Non
- PEGI : 12
- Périphériques : PlayStation Vita ou autre support pour Remote Play.
Histoire & Mode de jeu
Difficile de vous expliquer le jeu sans reprendre ce qui se déroule dans l’introduction. Sur sa fidèle monture, un jeune guerrier se rend dans un lieu dont on devine qu’il ne font pas journée porte ouverte régulièrement. Il apporte avec lui une jeune femme visiblement sans vie. Une voix vient alors à sa rencontre et lui explique que si certaines choses sont possibles, les plus miraculeuses ont généralement un coût.
C’est alors que le jeune Wander se voit missionné d’affronter 16 colosses, et c’est à cette seule condition qu’il pourra peut-être sauver sa belle.
Le jeu reste assez mystérieux et tout n’est pas expliqué, ni sur les évènements qui précèdent, ni même sur ce qu’il se passe à la fin. Mais il y a suffisamment d’éléments pour comprendre, deviner, réfléchir, et se forger sa propre vision de ce qui se déroule. C’est particulier, c’est japonais, et j’avoue ne pas toujours être le bon public pour ces histoires un peu farfelues venues du japon, mais pour le coup j’ai plutôt apprécié l’histoire de Shadow Of The Colossus, même si la fin se devinait dès les premières minutes de jeu.
Précisons qu’avant de démarrer une partie, et même d’afficher le menu principal, le jeu lance une séquence d’introduction qui montre le garçon sur son cheval, en route pour la tour.
Une fois le jeu terminé, dans l’une des 3 difficultés de votre choix, vous pouvez lancer une nouvelle partie + en conservant vos acquis. Là encore vous pouvez choisir la difficulté, et vous avez accès à un mode contre-la-montre dont je vous parlerais ci-après.
Commandes & Jouabilité
Commençons par le level design très particulier du jeu. Dans Shadow Of The Colossus, vous affrontez 16 colosses, et c’est à peu près tout. Autrement dit, le reste du temps, vous vous déplacez vers ces fameux colosses, mais il n’y a pas de groupes d’ennemis ou d’énigmes à résoudre pour ouvrir des voies. Vous êtes libre de vous déplacer à peu près partout dès le départ, mais vous devrez affronter les colosses dans un ordre bien précis, et essayer d’aller voir dans une autre direction est simplement synonyme de perte de temps, car au final la chasse aux colosses vous fera visiter la vaste carte du jeu.
Vous pouvez vous orienter grâce à votre épée de lumière, qui focalise un faisceau lumineux dans la direction que vous devez prendre. Ça n’est pas hyper précis et il faudra souvent consulter la carte du jeu qui se découvre un peu plus après chaque combat, mais à force on prend l’habitude et on devine où se trouve la prochaine cible.
Wander peut sauter et s’agripper, mais ça ne fonctionne pas comme sur la plupart des jeux. En effet le fait de s’agripper à une paroi ne se fait pas automatiquement, vous devrez appuyer et maintenir une touche (il est possible de jouer avec les touches d’origine ou de nouvelles plus dans l’ère du temps). C’est assez déroutant au début, mais on comprend très vite pourquoi lorsque l’on rencontre le premier colosse. Les colosses ont tous des parties de leur corps protégées, et d’autres visibles et poilues. Ce sont à ces surfaces que vous pourrez vous accrocher pour tenter d’accéder à leurs points faibles et les blesser. Cette capacité de s’agripper s’accompagne d’une jauge d’endurance, qui vous obligera à agir rapidement ou a trouver comment vous reposer. Lors des phases d’escalade c’est rarement problématique, mais quand il s’agit de tenir sur des créatures géantes qui se secouent pour se débarrasser de vous comme si vous étiez une puce, cela peut devenir rapidement compliqué et stratégique. S’en suivent des séances de rodéo, amusantes au début, agaçantes parfois quand vous êtes juste en endurance et que le colosse vous laisse vraiment peu de répit.
La jauge d’endurance servira aussi à nager sous l’eau, en restant vers la surface, et à gagner en puissance lorsque vous préparez un coup d’épée pour blesser les colosses. Toute l’agilité sera de trouver le compromis entre un coup chargé et puissant pour éliminer rapidement les créatures, et arrêter de charger suffisamment tôt pour ne pas être interrompu si le colosse se secoue. Là encore, cela peut parfois agacer, pourtant l’idée de départ est très originale et intéressante. En plus de votre épée, vous possédez également un arc, qui servira surtout à attirer l’attention des colosses ou à de rares occasions à toucher un point faible qui vous permettra de lui grimper dessus, mais n’espérez pas leur faire descendre leur barre de vie avec vos flèches.
Finalement votre arc sera surtout utile pour faire tomber des fruits des arbres, pour augmenter votre jauge de vie, ou pour abattre des lézards, souvent cachés vers des temples « checkpoint » et dont la queue augmente la jauge d’endurance.
J’évoquais le cheval de Wander dans l’introduction, il sera bien évidemment possible et recommandé de vous en servir pour les longs déplacements. Il réagit plutôt bien, vient à vous si vous l’appelez, et sera même utile à quelqes occasions pour affronter des colosses. Parfois il refuse de galoper et il s’oriente un peu mal dans les chemins étroits, mais il répond globalement bien aux ordres imposés par la manette. A noter qu’un trophée demande de réaliser toutes les cascades possibles avec le cheval, ce qui permet de découvrir des commandes de base que l’on aurait apprécié d’avoir d’indiqué au début du jeu.
Du coup, si l’on devait résumer Shadow Of The Colossus, il s’agit d’aller dans 16 lieux différents, au passage si possible de trouver les temples et les arbres, et d’affronter les 16 colosses. Dit comme ça, c’est un peu réducteur et peu encourageant, mais découvrir les lieux est une expérience assez intense, surtout avec la version PS4, et chaque colosse a une morphologie bien à lui et surtout une manière bien particulière d’être vaincu.
Une fois la première partie terminée, vous avez accès à des nouvelles parties +. Vous pouvez même relancer une nouvelle partie + avec les avantages de celle en cours sans devoir la terminer. De plus en nouvelle partie +, vous pouvez affronter les colosses en mode contre-la-montre, et ainsi débloquer des objets bonus qui devraient vous aider à pouvoir les vaincre encore plus facilement dans les affrontements normaux.
Graphisme & Animation
Dès l’introduction on sent que le jeu va être une belle claque visuelle. La suite ne fait que confirmer les premières impressions. Shadow Of The Colossus version PS4 est vraiment beau, et bien que je sois sur la version standard et non Pro, j’en ai pris plein les mirettes. Il n’y a pas d’énormes variations de décor sur l’ensemble de la carte, on a souvent de l’herbe, de la forêt et des temples, plus rarement du sables, mais toutes les textures sont maitrisées et réalistes.
Et que dire des animations, à commencer par le cheval plus vrai que nature, et les colosses dont les morphologies et les mouvements sont très humain ou animal c’est selon, mais surtout très crédibles. La direction artistique a fait un travail remarquable.
J’ai un avis plus mitigé pour Wander, qui saute un peu bêtement et qui se retrouve secoué dans tous les sens comme dans un rodéo. De même que s’il est bien mieux modélisé que dans les versions antérieures, il reste un peu trop figé tout au long de l’aventure malgré ce qu’il subit.
Le mode photo est assez sommaire mais permettra d’immortaliser des scènes majestueuses. Prévoyez de la place sur le disque dur pour les captures d’écran.
Bande son
La musique est prometteuse dès l’introduction, entrainante lors des combats contre les colosses, et émouvante sur la toute fin du jeu, mais absente lors des phases de déplacements, ce qui fait que l’on de l’ambiance qu’elle est sensée apporter et qu’elle ne marque pas trop l’esprit.
Les dialogues sont en japonais sous-titré, et c’est aussi bien comme cela, le jeu est dans son jus et conserve son ambiance originale.
Durée de vie
Une première partie découverte dure environ 6 à 8 heures. Pour ma part, ne connaissant pas du tout le principe du jeu, j’avais commencé à me balader à l’opposé de l’obectif, puis à plusieurs reprise j’ai pris le temps de regarder les environnements, de bien chercher les fruits et les lézards, si bien que j’ai mis plus de 10heures, mais c’est au-dessus de la moyenne.
Il faut voir ensuite ce que le jeu offre en terme de challenge avec les contre-la-montre et l’utiliation des objets, vous incitant à refaire 3 ou 4 parties supplémentaires, qui pourront cependant prendre moins de 2 heures.
Trophées
Le liste des trophées diffère légèrement de la version PS3, et est à priori moins chronophage et moins exigente. Elle n’en reste pas moins assez pénible, surtout sur la fin, quand après 2 ou 3 parties dont une sans mourir, et une en difficile en speed run, plus les contre-la-montre des 16 colosses en normal et en difficile, vous devrez encore faire du farm de colosses, fruits et lézards pour avoir les jauges de vie et d’endurance au maximum !
Typiquement les objectifs de trophées qui dégoutent du jeu sur la fin alors que le jeu est très plaisant à la base.
Le platine reste tout de même un bel objectif et une belle récompense des efforts engagés.
Video
Verdict
Si Shadow Of The Colossus n’a pas a avoir honte de ses précédentes versions, qui de ce que j’ai pu en voir étaient de belles prouesses techniques à l’époque, cette mouture PS4 leur rend un bel hommage. Les fans pourront se replonger une nouvelle fois dans l’aventure et apprécier la qualité visuelle de cette génération, les autres qui comme moi ne connaissaient pas le jeu ont une belle opportunité de se rattraper.
Ceci étant, et même si Shadow Of The Colossus est un bon jeu, il se traine tout de même un gameplay vieux de 13 ans, des défauts dans sa réalisation et des objectifs qui m’empêchent d’y voir la perfection que d’autres semblent lui attribuer. Les soucis d’orientation, le système pour s’agripper, les objectifs de trophées et un système de progression pas du tout adapté aux parties à réaliser sont de réels obstacles au titre de petit bijou. Un remaster doit savoir rendre hommage au jeu d’origine, et l’embellir, mais pas seulement visuellement.
Les :
- Un principe de jeu inhabituel
- Une amnbiance et des graphismes soignés
- Un bel exemple d’intérêt de remasteriser des jeux
- Toute la progression est indiquée dans les stats
Les :
- Le gameplay dont le système d’accroche aurait mérité un rafraichissement
- Les objectifs de trophées bien gavant sur la fin
La version remastérisée de « Shadow Of The Colossus » sur PlayStation 4 m’a fait revivre mon adolescence. Je me souviens de l’époque où je jouais à ce titre sur ma PS2.