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[Test] [PSVR] Kona

Kona, un drôle de nom pour un drôle de jeu. Partez dans le froid du Québec afin de mener une enquête dans une bourgade pleine de mystères. Voici ce que propose le jeu, et voici mon test.

Kona
capture en mode Normal

Merci à Koch Media pour l’envoi d’un code du jeu pour la réalisation de ce test. Le code m’a été envoyé à l’occasion de la sortie du patch pour rendre le jeu compatible avec le PSVR, mais comme je ne connaissais pas le jeu je vous propose un test complet réalisé avec et sans la Réalité Virtuelle.

Kona
capture en mode VR

Crédits

  • Plateforme : PS4 (support du test), PS4 Pro, Xbox One, PC, Mac, Linux
  • Date de sortie : 17/03/2017 / 19/06/2018 pour la version VR
  • Développeur : Parabole
  • Editeur : Ravenscourt
  • Type de jeu : Aventure survie
  • Nb de joueurs : 1
  • Online : Non
  • PEGI : 16+
  • Périphériques : PSVR (support du test) ou casques VR compatibles PC, PlayStation Vita ou autre support pour Remote Play.

Histoire & Mode de jeu

L’histoire se déroule donc au Québec en 1970. Vous incarnez Carl Faubert, qui a tout d’un détective plein de jugeote et de ressources. Il débarque avec son pickup dans un village isolé, qui semble comme abandonné. Vous voilà embarqué dans une enquête bien étrange.

Le jeu ne dispose pas de système de chapitrage, mais a l’originalité de vous proposer de relancer un des 10 derniers points de sauvegarde, ces derniers se faisant automatiquement à certains moments clés du jeu ou lorsque vous vous approchez d’un feu.

Vous disposez de plusieurs emplacements de sauvegarde au départ. A noter que la sauvegarde est compatible que vous jouiez en mode normal ou en VR avec le casque.

Commandes & Jouabilité

Kona ressemble à première vue à un jeu de survie en monde ouvert en vue à la première personne, on est en réalité bien plus proche d’un point and click, avec tout de même cette liberté de se déplacer partout (ou presque) sur la grande carte du village. Mais cette liberté se traduira surtout par du temps perdu si vous vous aventurez dans des zones où il n’y a rien à explorer, et d’une manière globale si vous n’allez pas au bon endroit au bon moment, avec les bons objets que vous aurez trouvé au préalable, vous ferez surtout des déplacements pour rien.

Kona
capture en mode VR – Carl Faubert mène l’enquête

En fait, Kona peut être très agréable, si l’on progresse bien, que l’on trouve les bon indices et les bons lieux à visiter, mais il peut à l’inverse frustrer et lasser si notre curiosité/instinct nous conduit dans la mauvaise direction, ou qu’il nous manque LE bon objet pour débloquer d’autres éléments et la suite de l’aventure. En effet, bien souvent, vous devez trouver une clé pour ouvrir une porte derrière laquelle vous allez trouver une info pour accéder à un autre lieu et ainsi de suite. Parfois, certains lieux n’ont pas d’incidence particulière sur l’aventure à proprement parler, mais servent uniquement à donner quelques éléments sur les habitants, et à rajouter du contenu. De même que l’on peut trouver pas mal de feux de camps à allumer dans la forêt. Alors, oui, si l’on reste trop longtemps dehors dans le froid, cela peut conduire à des difficultés à se déplacer, à observer les objets, voire à la mort. Mais en général, on peut se déplacer entre 2 points importants sans vraiment risquer d’y laisser le bout de ses orteils gelés. De même que le jeu vous donnera la possibilité de fumer et de boire de l’alcool pour vous remonter le moral, mais cet aspect de la survie n’a pas de réel impact et on peut très facilement s’en passer.

Kona
capture en mode VR – beaucoup d’objets à ramasser… tous utiles ?

En fait, la plupart des éléments axés sur la survie : le réconfort, les armes, le feu (hors des maisons), partent d’une bonne intention, mais ne sont pas suffisamment indispensables pour que le côté survie du jeu se ressente. En général, dès que l’on a la vue qui se trouble et la voix narrative qui nous fait comprendre qu’on se les gèle, il suffit de retourner dans une chaumière avant de repartir en exploration. Même les éléments hostiles ne présentent pas de grand danger. C’est d’autant plus dommage qu’il est prévu pas mal d’objets et d’armes qui ne serviront au final qu’à prendre de la place dans l’inventaire. Vous êtes limité en poids, il ne faudra pas hésiter à déposer des choses dans le coffre de votre voiture, mais il ne faudra pas trop vous délester sans quoi il pourrait vous manquer un objet important le moment venu de l’utiliser.

Kona
capture en mode VR – Carl tient un journal avec les indices qu’il trouve et les photos qu’il prend

L’aspect enquête est en revanche intéressant, et il y a de nombreux documents à trouver, des énigmes à résoudre pour trouver des objets, débloquer des accès à des pièces des maisons etc. J’en reviens à mes propos d’avant, où si l’on ne trouve pas l’objet qu’il faut, on peut se retrouver coincé, sans la moindre assistance du jeu. Ça n’est pas toujours très amusant d’être pris par la main pour tout, mais d’être complètement bloqué non plus. Après, la carte n’est pas immense non plus, les déplacements avec les véhicules sont faciles et pratiques et il suffira normalement de refaire le tour des lieux à visiter pour débloquer la situation.

Kona
capture en mode Normal – plusieurs moyens de locomotion sont proposés

Et la VR ?

Kona
capture en mode VR – plusieurs choix de déplacement

Kona se prête bien à la Réalité Virtuelle, puisque l’on progresse dans un jeu en vue à la première personne et que l’on doit observer partout en quête d’indices. Dans ce mode, vous avez plusieurs options pour les déplacements et la rotation du personnage (la rotation de la caméra se faisant avec le mouvement de votre tête). En mode libre, vous vous déplacez de manière fluide, et tournez de manière fluide également. Autant vous prévenir tout de suite même si j’y reviendrai dans le chapitre des graphismes, ce mode donne rapidement la nausée, même aux joueurs les moins sensibles (dont je fais normalement partie). J’étais loin d’être aussi mal que sur Robinson The Journey (difficile de faire pire), mais est-ce aussi parce que j’ai l’habitude ? Quoiqu’il en soit, j’ai rapidement eu une sensation désagréable qui m’est restée plusieurs heures après la session de jeu. Ça ne m’a pas empêché de jouer, mais j’ai bien senti en arrêtant qu’il était grand temps.

Kona
capture en mode VR – déplacement par téléportation ciblée

Vous pouvez sinon opter pour une rotation angulaire, moins naturelle mais moins sujette à vous rendre malade. Pour les déplacements, préférez les téléportations. On perd énormément en immersion, on gagne un peu en confort, même si la sensation de nausée reste présente. Vous avez le choix entre une téléportation libre (comme dans le DLC de Rise Of The Tomb Raider) ou à des points clés (comme dans Batman Arkham VR). Cette dernière option est la plus confortable, mais elle ruine pas mal l’aspect exploration et découverte, puisqu’elle vous amène idéalement là où il y a des choses à regarder.

En résumé, et sans avoir encore parlé du rendu, le mode VR pourtant idéal en théorie, n’est pas optimisé en pratique, et rend l’expérience finalement moins agréable. A faire peut-être sur une seconde partie si vraiment vous voulez exploiter ce mode et rentabiliser votre casque.

Graphisme & Animation

Kona
capture en mode Normal – c’est pas moche, c’est pas splendide

On ne va pas se mentir, Kona n’est pas un jeu magnifique. Même les éléments des maisons manquent de finesse et sont trop souvent récupérés (tous les tiroirs de toutes les maisons et cabanons se ressemblent). Côté extérieur, une seule ambiance, le froid et la neige. Si ces derniers sont bien retranscrits et ressentis, on reste sur des textures pas très fines. Mais encore, tout ça, franchement, quand on est dans le jeu, ça passe. Un jeu n’a pas besoin d’être magnifique pour être bon, et un beau jeu n’est pas nécessairement un bon jeu. Alors les graphismes de Kona, ils passent quand même.

Kona
capture en mode Normal

Ce qui passent beaucoup moins, ce sont les chargements beaucoup trop fréquents, qui figent l’écran (mais pas le son) plusieurs secondes lorsque l’on change de « zone » avec le sablier. Quand on est en voiture et qu’on fait pas mal de route, on y a droit 3 ou 4 fois sur le trajet, c’est vite énervant. Les chargements de la cartes ne sont pas du tout optimisés et quand ce ne sont pas des chargements, c’est un cliping omniprésent qui fait apparaitre les silhouettes des maisons d’un coup.

Et la VR ?

Kona
capture en mode VR – la vue limitée en conduite (sans avoir bu)

En VR, en tous cas sur PSVR, les défauts sont accentués : les graphismes en prennent encore un coup, les arbustes et les arbres sont très minimalistes, mais une fois encore, ça n’est pas franchement dérangeant. Par contre, le champ de vision est énormément réduit, on a l’impression d’avoir des œillères, et les temps de chargement, tout aussi fréquents, se traduisent par des écrans noirs, on ne sait jamais trop si ce sont des chargement ou le jeu qui a planté. Et un nouveau problème se pose : les textes à l’écran. Pour lire la carte, il faut s’approcher très près, et il est difficile de lire les commentaires qui sont dans le bas de l’écran. Il faut baisser le regard sans baisser la tête sinon le texte nous fuit.

Kona
capture en mode VR – en téléportation certains textes sont difficiles à lire

Comme je le disais précédemment, jouer en VR nous expose à des sensations de malaise, comme c’est parfois le cas dans les jeux où l’on marche. Nos yeux voient que l’on se déplace, notre corps ne ressent pas le déplacement (surtout si on joue assis), la différence se traduit par cette sensation. C’est l’inverse de quand vous êtes en voiture avec des virages sinueux et que vous ne regardez pas la route.

Bande son et langue

Le jeu se déroule au Québec et a été développé par un studio canadien. plutôt que d’avoir notre personnage qui penserait/parlerait à voix haute, Kona propose une voix off narrative qui parle du personnage principal comme s’il était à la troisième personne, comme si on lisait un polar. C’est original et ça rend plutôt bien, d’autant que la voix a un fort accent Québecois et qu’il en joue. L’immersion chez nos cousin est totale et rafraichissante. Personnellement j’adore.

Kona
capture en mode Normal – de nombreux documents viennent alimenter l’enquête

La musique elle a un petit côté western, le thème est plutôt sympathique et je me suis amusé à allumer les postes de radio dans les maisons pour l’entendre. Pour le reste des bruitages, c’est plutôt classique, je n’ai rien à redire.

Durée de vie

Kona est le genre de jeu pour lequel il est difficile de définir un temps de jeu, tant cela dépendra de votre partie. Pour ma part j’en suis à plus de 6 heures et je n’ai pas fini, d’ailleurs je ne peux pas finir ma partie, le jeu est bloqué à un point clé qui ne se déclenche pas. Je dirais qu’une partie sans guide pourra se faire entre 3 et 10 heures. La rejouabilité vous poussera sans doute à faire une seconde partie plus propre et en essayant de trouver tous les éléments du jeu, voire les trophées manquants. Après, une fois qu’on en a fait le tour et qu’on connait l’intrigue, il n’y a plus grand intérêt à relancer une partie.

A moins que vous ne connaissiez le jeu mais que vous ayez envie de le refaire pour la VR, pourquoi pas.

Trophées

Kona propose une liste de trophées intéressante mais qui vous obligera à 2 parties si vous n’y prêtez pas trop attention, car il y en a beaucoup de manquables très facilement, et certains vous imposent une façon de jouer. Il est toujours possible de suivre un guide sur sa première partie mais ça n’a pas grand intérêt sur un jeu d’enquête.

Sur une second partie avec une vidéo à l’appui, la quête du platine ne présente pas de difficulté particulière.

Video

 

Verdict

le jeu, son concept la réalisation, la version VR

Kona est un jeu intéressant dans son objectif et sa réalisation. Mener une enquête mystérieuse dans un village avec une ambiance canadienne très marquée et un peu de nostalgie à la découverte de certains objets (pour les vieux comme moi) est intéressant. Explorer la carte, découvrir les lieux, les énigmes, c’est plutôt sympa, même si le jeu n’est pas magnifique, en tous cas loin des standards actuels. Sur le jeu dans sa version normale, ce sont surtout les temps de chargement qui agacent et qui font baisser l’appréciation.

Kona VR est une très bonne idée sur le papier, le jeu s’y prête très bien. La réalisation n’est malheureusement pas vraiment à la hauteur. L’expérience est surtout gâchée par la sensation de nausée ressentie très rapidement et le fait que l’interface n’ait pas été retravaillée pour être plus lisible et agréable.

Mais si un Kona 2 mieux travaillé pointait le bout de son nez, je dirais oui de suite.

Les :

  • L’ambiance canadienne
  • La voix narrative façon polar
  • Le jeu et l’intrigue originale

Les :

  • Les chargements longs et fréquents
  • Le mode VR pas optimisé (nausée)
  • Les textes des sous-titres et menus pas toujours lisibles (VR)
  • Des bugs (ma partie est bloquée) de progression ou trophées

SUGGESTION



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